L’île Maurice est souvent citée lorsque l’on parle de sucre ou encore de thé. Bien que la production du sel soit inférieure à celle du sucre et du thé, le sel est tout aussi important pour l’économie de l’île et l’histoire de sa fabrication vaut le coup d’être découverte.
Situés au sud-ouest de l’île, à proximité de la route à l’entrée même du village de Tamarin, au pied de la montagne de la Tourelle, vous retrouverez les différents bassins qui forment ce qu’on appelle les Salines de Tamarin.
Loin des activités très prisées par les touristes telles que la nage avec les dauphins ou encore la visite de la cascade de Tamarin, la visite des Salines de Tamarin est incontournable lors de votre passage dans cette région et indispensable pour ceux qui sont à la recherche d’une île Maurice authentique.
Maintenant dans le village de Tamarin, les salines n’ont pas toujours existées dans ce village. En effet, les premières installations remontent lors de l’année 1715 sur l’île d’Ambre mais aussi sur la partie est de l’île Maurice. Cependant, comme le climat n’était pas favorable, le sel ne se cristallisait pas.
C’est alors que les installations furent transférées à Port Louis, mais encore une fois, le climat n’était pas favorable. Les installations trouvèrent alors leur domicile final à Tamarin, là où on les connait aujourd’hui. En effet, les conditions climatiques chères à la cristallisation du sel sont parfaites ; vent et soleil sont au rendez-vous. Cela fait maintenant plus de 175 ans que 1586 bassins qui sont implantés sur 20 hectares fournissent plus de 1 400 tonnes de sel chaque année.
Les bassins sont installés sur différents niveaux, soit les plus élevés les bassins de tête et les bassins cristallisoirs en pierre plus bas. Le sel est formé lors de l’évaporation de l’eau grâce au soleil.
On obtient l’eau de mer grâce à une pompe et est ensuite transportée dans un gros tuyau pour être déversée dans le bassin principal. Lorsque l’eau de mer est reçue, le taux de sel est à la hauteur de 2,5° baumé. Ceci correspond tout simplement à la densité de sel, ce qui est traduit par 30 g de sel par litre d’eau.
Après près de douze heures, les vannes sont ouvertes et l’eau du bassin principal est alors déversée dans les différents bassins. Ceci est répété chaque douze heures. Afin de diriger l’eau d’après les besoins des différents bassins, les tuyaux des vannes sont percés et des bâtons en bois sont utilisés.
Il suffit donc alors d’enlever les bouts de bois pour que l’eau se dirige vers le bassin voulu. La patience est le maître mot lors de la production du sel, car il faut en effet cinq à sept jours pour que l’eau de la mer soit complètement évaporée. Il faut aussi prendre en considération la pluie et ses effets ; au-dessus de 5 centimètres d’eau douce mélangée à l’eau salée, le sel est alors considéré comme un sous-produit et il faut alors recommencer toutes les étapes.
Travailler aux Salines, c’est un noble métier, mais aussi un travail dur et rigoureux. On y retrouve une vingtaine de sauniers, dont quinze femmes qui sont sur pieds dès les petites heures du matin, soit à 5 heures du matin, bottes aux pieds et gants aux mains.
Ces derniers ne passent pas inaperçus avec leur chapeau en paille qui les protègent du soleil. Ces derniers travaillent tous les jours de la semaine, sauf le dimanche, et cela même dans des conditions difficiles comme en temps pluvieux.
Leur métier consiste à brosser le gros sel dans tous les bassins et de les rassembler en gros tas. Cette étape franchie, ils ramassent le sel à l’aide d’une pelle et le disposent dans des paniers en plastique. Ces paniers, qui sont composés de trous, permettent à l’eau de s’évacuer.
Un sac rempli peut peser jusqu’à 20 kg, et ces mêmes sacs sont transportés par les femmes sur leur tête. Ces dernières sont payées au panier. Le sel récolté est transporté vers un petit bâtiment qu’on appelle le magasin de sel où le sel est stocké durant quatre jours, ce qui permet au sel de sécher et sera ensuite envoyé à la raffinerie où le sel sera lavé et broyé pour être transformé en sel de table.
La fleur de sel
La fleur de sel reste un élément de la cuisine très appréciée par les gastronomes. En effet, produit rare, la fleur de sel coûte relativement cher. C’est quoi la fleur de sel ? La fleur de sel c’est la première cristallisation du sel.
Ce n’est que la fine pellicule de cristaux qui est formée à la surface de l’eau dans les différents bassins des Salines. Ces cristaux, qu’on retrouve flottants à la surface, sont bien évidemment moins salés que le gros sel qui se trouve au fond des bassins.
Cependant, ces cristaux ne sont pas ramassés tout de suite, on les laisse se former et couler dans le bassin, et deviennent alors comme du gros sel.
Ce n’est que dans l’après-midi, que les sauniers font la cueillette de la fleur de sel, et cela par un temps relativement sec. Ces derniers font usage d’une lousse à fleur, qui est un grand racloir avec un manche, constitué de petits trous pour permettre à l’eau de se déverser.
La présence du vent est primordiale lors de cette étape car il pousse la fleur de sel dans un coin du bassin et c’est à cet endroit que le saunier ira récupérer le sel en passant délicatement la lousse sous la surface de l’eau. Après cette étape, la fleur de sel est envoyée à la raffinerie et sera ensuite mise sur le marché. La fleur de sel n’est pas vendue que dans sa forme naturelle.
En effet, on peut la retrouver sous différentes formes, notamment aromatisée de divers parfums, poivre noir, baie rose, fines herbes et ainsi de suite. On peut même la retrouver aromatisée à la vanille.
Informations utiles :
Les Salines de Tamarin, Tamarin
Tel : +230 483 84 59
Site web : https://sites.google.com/site/salinesdetamarin/